A six mois de l’entrée en application de la Réforme du Collège, 10 à 25% des établissements sont jugés en difficulté pour la mise en œuvre de celle-ci selon un rapport confidentiel de l’IGAENR (Inspection Générale de l’Administration de l’Éducation Nationale et de la Recherche).
Selon l’Inspection Générale, cette réforme suscite l’inquiétude des enseignants. En effet, la mise en place des nouveaux dispositifs pédagogiques, cœur de cette réforme, n’apparaît pas des plus heureuses : la préoccupation pédagogique est trop souvent reléguée au second plan et les dispositifs ne sont pas toujours bien appréhendés, allusion directe aux AP et EPI. « Ces logiques ne sont pas véritablement assimilées » commente sobrement l’IG qui s’étonne de l’absence des ESPE dans le plan de formation des enseignants à la Réforme du Collège.
Sur les huit jours de formation prévus, seuls deux seraient appréciés des collègues : les deux journées consacrées aux nouveaux programmes. L’Inspection Générale ne cache pas non plus son inquiétude pour les petits collèges qui vont devoir gérer des problèmes de services partagés et s’interroge sur la marge réelle d’autonomie pour ces établissements alors même que l’autonomie accrue présidait à la réforme du nouveau collège.
Par ailleurs, l’Inspection Générale rappelle que certaines Académies ont choisi de conserver leurs classes bilangues accentuant ainsi les « inégalités territoriales ». A ce propos, elle appelle à la vigilance face à l’Enseignement Privé : la suppression des classes bilangues de l’Enseignement Public constitue très clairement un phénomène d’aubaine pour l’évolution de son offre éducative puisqu’il s’apprête à récupérer les anciens élèves du Public dans des classes d’Allemand nouvellement créées.
Enfin l’Inspection Générale avertit le Ministère que l’inquiétude gagne les Lycées dont les moyens se verraient « ajustés » afin de permettre l’application de la Réforme du Collège. Ainsi, les moyens dévolus au remplacement des enseignants seraient restreints au risque de voir apparaître des cours non assurés.
Tous ces points ont été abordés par le SNES Académique à de multiples reprises au cours de ces derniers mois afin d’alerter tous les collègues face à une Réforme que nous jugeons nocive. Le SNES se réjouit donc grandement de constater que l’Inspection Générale de l’Administration de l’Éducation Nationale et de la Recherche se livre aux mêmes constats alarmants. Logiquement, le Ministère devrait en tirer la conséquence qui s’impose à lui : ABROGER CETTE MAUVAISE REFORME ou au minimum l’amender !
Isabelle Tramoni pour le