« D’une façon générale, la marque propre de tous les régimes totalitaires ou autoritaires, qu’ils soient de droite ou de gauche, a été d’entraver ou d’éliminer toute espèce de liberté d’organisation et d’action collective des travailleurs. »
Le choix du président de la République de maintenir son projet de réforme des retraites contre l’avis unanime des organisations syndicales, contre la majorité de la population, contre l’avis de 94% des travailleurs concernés… et en définitive contre ce que Rousseau définit comme la « volonté générale » est profondément antidémocratique. En imposant, par la répression policière et sans vote du parlement, une réforme injuste qui frappera d’abord les femmes, les plus faibles et les plus précaires, Emmanuel Macron, qui confond sa personne avec les institutions, restera dans l’histoire comme l’homme qui a livré le pays à l’extrême droite en lui donnant le mode d’emploi des dérives autoritaires.
L’idéologie libérale qui conduit le président Macron à tenter d’imposer un allongement des durées de cotisation et un report de l’âge de départ à la retraite est la même que celle qui attaque les services publics, et en particulier le service public d’éducation.
Alors que la baisse des effectifs pourrait permettre une amélioration des taux d’encadrement, l’académie connaît une fois encore des retraits d’emploi ou une absence de créations dans certaines filières malgré l’ouverture d’établissements dont nous nous réjouissons, en particulier le lycée Mona Ozouf de Ploërmel, attendu depuis tellement longtemps !
Nous tenons à saluer le travail important qui a été mené par les services et les représentants des personnels dans les différents groupes de travail et dans les instances départementales, même s’il s’est agi trop souvent d’une répartition de la pénurie, à enveloppe fermée.
Le nombre d’entrées dans l’académie au mouvement inter-académique est nettement insuffisant par rapport au besoin en personnels. Ainsi de nombreux postes resteront vacants à l’issue du mouvement intra. On peut craindre, au vu des difficultés à recruter, que tous les enseignements ne pourront pas être assurés à la rentrée prochaine alors même que des collègues sont empêchés de venir en Bretagne. Cette manière de précariser la profession contribue, au même titre que le déclassement salarial, à la perte d’attractivité de nos métiers.
La FSU ne peut pas se satisfaire de cet état de fait et rappelle sa demande d’un collectif budgétaire pour donner les moyens au service public d’éducation de fonctionner. La suppression brutale de la technologie en 6ème annoncée en janvier montre que des ajustements sont toujours possibles hors du calendrier initial. Le rejet unanime de cette mesure concernant la technologie au CSE de vendredi dernier constitue un revers sans appel pour désinvolture dont a fait preuve le ministère dans cette affaire et une condamnation définitive du mépris qu’il affiche pour l’ensemble des personnels.