« L’éducation nationale demeure en 2019 le premier budget de l’État, en hausse d’environ 860 M€ (+ 1,7 % hors pensions) par rapport à 2018... » C’est ainsi que le ministère de l’éducation nationale communique sur le budget prévu pour 2019. Pourtant en y regardant d’un peu plus près, la réalité des chiffres fait de la France un bien mauvais élève en terme de dépenses d’éducation.
En 2017 la France a consacré 154,6 Mds€ à la dépense d’éducation, regroupant les dépenses d’état, des collectivités et des ménages. Cette dépense est en augmentation constante en valeur absolue. Mais malgré cette croissance, l’effort de la Nation pour l’éducation doit être relativisé par l’analyse de la part de la dépense d’éducation dans le PIB et la comparaison de l’investissement de l’état par rapport aux autres pays de l’OCDE.
En 1996, la France consacrait 7,7 % de son PIB à la dépense d’éducation. Elle n’en consacrait plus que 6,7% en 2017. Si la France avait consacré en 2017 le même pourcentage du PIB qu’en 1996, elle aurait pu engager près de 23 milliards supplémentaires, ce qui représente l’ensemble du budget de l’enseignement supérieur ! Une telle somme correspondrait également à une augmentation de 50% des moyens du primaire et du secondaire.
Sur 19 pays de l’OCDE comparables, la France se situe au 16e rang pour les dépenses par élève dans le premier degré. Elle est 13e pour le collège, 3e pour le lycée et 8e pour l’université.
La position de la France en haut du tableau pour le lycée sert d’argument pour dire que notre lycée est trop couteux. Pour autant il ne s’agit pas là de gaspillage d’argent public mais cette position est due à un choix, celui de proposer un lycée à la large palette d’enseignements. C’est ce choix qui est aujourd’hui remis en cause par la réforme Blanquer qui vise essentiellement à faire baisser l’investissement de l’état dans le lycée.