On peut penser que les inégalités salariales et professionnelles Hommes/Femmes n’ont pas lieu d’être dans la fonction publique. Pourtant les données publiées par la Depp dans le « Bilan social du Ministère de l’Education nationale et de la jeunesse 2017-2018 » montrent l’inverse.
Le rapport établit ainsi que dans le 2d degré public, le salaire net des hommes est supérieur de 8% à celui des femmes. On constate que « quels que soient le corps et le secteur, les hommes enseignent davantage à temps plein et sont plus avancés dans leur carrière à âge égal. Le niveau et la part des primes sont également plus élevés pour les hommes de +29% ».
La part d’enseignant.e.s assurant au moins 1 HSA est de 74,6% pour les hommes et 70,9% pour les femmes, soit 1,7HSA en moyenne pour les premiers et 1,2 pour les secondes... La part de salaire provenant des heures supplémentaires est donc supérieure de 51% pour les hommes.
Autre inégalité : alors que 8% des hommes sont à temps partiel, 17,1% des femmes sont concernées avec de plus des quotités plus élevées.
Tout cela traduit bien sûr la plus forte implication des femmes dans les tâches ménagères et les inégalités dans la construction des carrières. Ainsi alors que les femmes forment 70% de la globalité des enseignant.e.s, et 59% des enseignant.e.s du 2d degré, elles constituent à peine 50% des personnels de direction et d’inspection.
Au bout de la carrière, cela signifie des niveaux de pension moins élevés : 2773€ brut en 2017 contre 2955€ pour les hommes.
Enfin, le rapport permet de constater que même les disciplines d’enseignement ont un sexe : on compte 83% de femmes chez les professeur.e.s de langues, 79% en lettres, 86% en santé environnement et même 91% en paramédical. Mais seulement 4% en génie, 9% en informatique et STI et 44% en maths. Il n’est pas encore venu le temps où les petites filles (et les plus grandes) sont poussées et aiguillées vers les fonctions scientifiques et techniques autant que les garçons...