Comme à son habitude, le président Macron a utilisé tous les leviers à sa disposition pour continuer à imposer sa ligne politique, minoritaire dans l’opinion et rejetée par deux fois dans les urnes en juin. Pour ce faire il a décidé de confier les clés de Matignon à la seule formation qui n’a pas participé au « front républicain » qui a permis d’éviter une victoire de l’extrême-droite. Pire, il a passé une alliance tacite avec le Rassemblement National en désignant un premier ministre de droite et en constituant une équipe qui ne heurte pas Marine Le Pen… laquelle offre, de fait, un soutien sans participation au gouvernement Barnier.
Les équilibres internes ont conduit à attribuer le ministère de l’Éducation à une inconnue sans poids politique, Anne Genetet, proposée par Gabriel Attal pour s’assurer de la continuité des politiques menées. On se souvient également qu’Emmanuel Macron avait décidé de faire de l’Education son « domaine réservé » Or, Mme Genetet n’a aucune connaissance des dossiers éducatifs mais siégeait comme députée dans la commission de la défense. Elle saura donc promouvoir le SNU que le président de la République cherche toujours à généraliser… Le nouveau ministre délégué à la « réussite scolaire et à l’enseignement professionnel », Alexandre Portier, est un LR proche de Laurent Wauquiez. Il s’est surtout distingué jusqu’ici par des prises de position très favorables à l’enseignement privé. L’une comme l’autre sont des fervents défenseurs du « choc des savoirs » et d’une politique de tri social diamétralement opposée aux aspirations des personnels et des familles.
La mobilisation construite par le SNES-FSU l’an passé a permis de mettre en échec cette politique également désavouée dans les urnes. Le nouveau gouvernement n’a aucune légitimité, les personnels peuvent peser pour obtenir une nouvelle orientation politique et budgétaire, la journée de grève et de manifestation du 1er octobre sera une première étape.
Matthieu Mahéo
Secrétaire général du SNES-FSU Bretagne
Rennes, lundi 23 septembre 2024