Ce sont près de 500 amendements que le Sénat a déposés pour remanier les Lois Blanquer, et qui seront soumis à un vote solennel ce jour avant un retour dans l’Assemblée.
Même si certains sénateurs (LR, notamment !) reconnaissent la précipitation du ministre dans certains domaines, et demandent la suppression par exemple des EPSF, il faut toutefois s’inquiéter d’un grand nombre de mesures contre lesquelles il faut maintenir la mobilisation :
– introduction d’un droit de regard des chefs d’établissement sur les affectations des collègues, entraînant la glissade vers le clientélisme, les discriminations entre les collègues, et proclamant haut et fort la mise à l’écart des commissaires paritaires, qui sont les garants de l’égalité et du bon suivi des carrières des enseignants ;
– introduction d’une autorité hiérarchique dans les écoles du premier degré, qui évalue ses collègues, mettant fin à cette organisation horizontale et collective propre au 1er degré et faisant sa force ;
– priorisation aux temps de formation « obligatoire » en dehors des temps de face à face pédagogique et même pendant les congés, « pouvant » seulement faire l’objet d’une indemnisation,
– maintien du projet des établissements internationaux, que Blanquer présentait comme un projet social, alors que les conditions d’intégration de ces établissements sont d’emblée discriminantes : maîtriser une langue étrangère !
– confirmation de la scolarisation obligatoire à 3 ans, que le sénat souligne comme un « projet symbolique » : cela signifie des fonds publics supplémentaires alloués par les communes à toutes les écoles, même privées.
Enfin, concernant l’article 1 rédigé par l’Assemblée qui disait : « Dans le respect de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation. [...] », la formulation du Sénat ne fait plus référence à la loi de 1983 qui dit que "La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires" !
Face à toutes ces attaques contre l’Ecole de la République, cette école qui doit éduquer, former, instruire pour construire l’émancipation citoyenne de toute la jeunesse, partout sur le territoire, poursuivons les mobilisations !