Alors que le ministre Pap N’Diaye avait fait, à juste titre, de la mixité sociale un enjeu prioritaire de son action, les annonces ont tardé à se concrétiser et ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Toutes les études internationales montrent que la France lutte insuffisamment contre les inégalités sociales et que son école, malgré tout l’engagement des personnels, échoue de plus en plus à les résorber.
Les raisons en sont multiples : sous-investissement chronique qui nous conduit à avoir les classes les plus chargées d’Europe, multiplication des réformes généralisées sans bilan, conception libérale et concurrentielle de l’enseignement… mais la plus structurante est sans doute que la France soit le seul pays à entretenir avec de l’argent public une concurrence faussée entre un réseau public naturellement soumis à toutes les obligations de mixité sociale et un réseau privé financé à 75% par l’État mais qui est autorisé à choisir ses élèves sans prendre en compte la carte scolaire.
L’analyse des IPS (indicateurs de position sociale) des établissements en Bretagne le montre, tant que cet état de fait perdure, toute tentative d’amélioration de la mixité scolaire dans l’intérêt des élèves et des familles est illusoire.
Le ministre lui-même semble avoir abdiqué, sous pression de l’Elysée, devant les protestations préventives des représentants de l’enseignement catholique. Le SNES-FSU interrogera le Recteur lors de la prochaine instance académique, le CSA du 25 mai, pour lui demander comment il compte agir pour améliorer la mixité sociale en Bretagne.
Analyse du SNES académique
- A télécharger (extrait du SNES Bretagne n°159)
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