Depuis que le président Macron a décrété le 22 mars « je veux qu’on puisse remplacer du jour au lendemain les profs dans les classes ! » tout est mis en œuvre pour tenter de réaliser cette promesse intenable.
Depuis que le président Macron a décrété le 22 mars « je veux qu’on puisse remplacer du jour au lendemain les profs dans les classes ! » tout est mis en œuvre pour tenter de réaliser cette promesse intenable. Dans un premier temps le président de la République comptait sur le déclassement salarial et une revalorisation insuffisante pour convaincre les enseignants de signer le « Pacte » comprenant prioritairement les 18h de « remplacement de courte durée » (RCD). Mais les personnels ont refusé très majoritairement le « travailler plus pour gagner plus » qui s’apparente à une forme d’astreinte tout au long de l’année et constitue une attaque insidieuse contre les statuts.
Depuis la rentrée, comme l’ensemble des cadres de l’Education nationale seront jugés et évalués sur leur capacité à tenir l’engagement présidentiel, et faute de remplaçants en nombre suffisants, la chasse est faite aux « heures perdues » et une pression inédite est mise sur les personnels. Les incitations plus ou moins fortes à signer le pacte en jouant sur l’ambigüité du caractère obligatoire du RCD ayant échoué, l’enjeu porte désormais quasi exclusivement sur le remplacement.
Ainsi les chefs d’établissement cherchent à utiliser tous les leviers dont ils disposent : déplacements d’heures, modifications d’emplois du temps, refus de sorties ou de formations… Ici on refuse une ASA, là on exige d’un collègue qu’il organise lui-même son remplacement, ailleurs on conditionne l’organisation d’une sortie scolaire à la capacité de remplacer les accompagnateurs…
Ces dérives sont inacceptables, à la fois par la pression mise sur les collègues et par la logique strictement comptable qui conduit à ne considérer le fonctionnement d’un établissement que par le prisme des heures de cours « dues aux élèves », en faisant abstraction de tous les projets pédagogiques ou éducatifs. Et la formation continue va également faire les frais de cette traque aux « heures perdues » puisqu’on demandera désormais aux chefs d’établissements de valider les départs en formation après consultation du calendrier. Si la formation demandée tombe sur des heures de cours, il faudra s’assurer que le collègue sera remplacé avant de l’autoriser à partir en formation… en attendant que les formations basculent intégralement hors temps scolaire.
Le SNES-FSU appelle les équipes à ne rien se laisser imposer. Il n’est pas possible à un chef d’établissement de déroger aux obligation réglementaires de service (ORS) d’un.e collègue ni de lui demander d’organiser son propre remplacement. Aucune forme d’annualisation ou de rattrapage d’heures du fait d’une sortie ne peut être exigée. La présentation des « plan RCD » dans les conseils pédagogiques et en CA doit être un moment de vigilance pour ne se laisser imposer aucune pratique contraignante. En cas de doute sur vos droits ou pour toute question n’hésitez pas à contacter le SNES-FSU.