Hier, le communiqué de presse du ministère de l’Éducation affichait des chiffres de grévistes sans aucune signification :
Le premier : la moyenne générale pondérée 2,54 %
La base de calcul de ce pourcentage est dans ce cas l’ensemble du personnel de l’Éducation Nationale, soit 1,3 million de personnes dont 898 000 professeurs de la maternelle au lycée, mais aussi le personnel de direction, administratif, etc.
Le deuxième : la moyenne enseignants pondérée 3,06 %
Ce pourcentage n’est pas plus pertinent puisque la base de calcul englobe encore les professeurs de la maternelle au lycée. Le ministère précise d’ailleurs que seuls 0,53 % des enseignants du premier degré étaient en grève ce jour.
Le dernier : la moyenne pondérée enseignants du second degré 5,4 %
Là encore, l’information apporte un éclairage inapproprié puisque la base de calcul comprend l’ensemble des enseignants du lycée et du collège.
Si le ministère avait réellement daigné communiquer sur la hauteur de la mobilisation, il aurait fourni le taux de grévistes parmi les enseignants convoqués à la surveillance du bac hier.
La querelle de chiffres entre le gouvernement et les syndicats à propos du décompte des personnels en grève, perdure. Lors d’une journée « classique » de grève, le ministère communique toujours ses chiffres avec pour base l’ensemble de la profession, que les enseignants soient de service ou non ce jour-là : il s’agit, en fait, du pourcentage d’enseignants qui auront une retenue sur salaire. Le SNES-FSU, lui, considérant que faire grève c’est cesser le travail, prend comme référence le nombre d’agents devant effectivement travailler, il prend pour base les « attendus ».
Cette fois, la forme exceptionnelle de la grève, sur un jour de surveillance d’examens, illustre encore plus clairement le non-sens de la communication ministérielle. Personne ne peut être dupe !