Un nouveau protocole sanitaire
Après l’annonce du 2e confinement mercredi 28 octobre, le ministère a présenté vendredi 30 octobre un nouveau protocole sanitaire toujours fondé sur le principe d’un « accueil de tous les élèves, à tous les niveaux sur l’ensemble du temps scolaire ». Les principaux changements concernent le port du masque par tous les élèves dès le CP, des consignes d’aération « au moins 15 minutes toutes les 2 heures », et la limitation du brassage des groupes qui est désormais « requise ». Il prévoit également que « si la situation sanitaire locale le justifie ou si un établissement (…) n’est pas en mesure de respecter les règles (…) un enseignement à distance pourra être partiellement mis en œuvre avec l’accord et l’appui du rectorat. » Un délai d’une semaine, jusqu’au 9 novembre, est laissé pour la mise en place des consignes de non-brassage.
Le SNES a demandé dès vendredi 28 un CHSCTA extraordinaire pour examiner les conditions de mise en œuvre du protocole dans les établissements. Il s’est tenu mardi 3 novembre en présence du Recteur. Un CTA avait eu lieu le matin lors duquel une déclaration intersyndicale avait été lue.
Compte rendu rapide du CHSCTA
Le SNES a dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles s’est faite la rentrée et en particulier les modifications à la dernière minute de l’hommage à Samuel Paty. Mais il a surtout souligné le caractère inapplicable des mesures de limitation du brassage des élèves dans les établissements. Dans de nombreux établissements de l’académie des initiatives ont été prises dès lundi : réunions, interpellation des parents, grèves, volonté d’exercer le droit de retrait, remontée de fiches SST… pour exprimer les inquiétudes et les craintes des personnels, et aussi leur colère face à un gouvernement qui n’a pas pris les mesures nécessaires pour protéger la santé de la population. Si le port du masque dans les établissements a permis de limiter les cas de contamination, on mesure bien les points de tension que constituent les moments où il n’est pas porté, en particulier lors du passage au self le midi. Dans le cadre de ce 2e confinement pendant lequel le travail se poursuit, la crainte est de voir rapidement un durcissement des mesures et une fermeture à brève échéance des lycées voire des collèges. Le ministère prévoyait pourtant cet été un scénario de cous en alternance en cas de circulation active du virus.
Deux avis adoptés
Le SNES a donc déposé et fait voter l’avis suivant :
"Considérant à la fois la situation sanitaire dégradée et l’impossibilité de mettre en place un protocole permettant une distance physique suffisante entre les élèves, le CHSCT de l’académie de Rennes demande le passage à un enseignement en demi-groupes en alternance et sans double travail afin de pouvoir maintenir l’accueil des élèves dans cette période de confinement".
FO a voté contre et l’UNSA s’est abstenu. L’avis a donc été adopté et le rectorat est désormais tenu d’y apporter une réponse.
Un autre avis prenant appui sur une déclaration intersyndicale nationale et demandant au ministère de procéder au recrutement de personnels supplémentaire a été soumis par FO et adopté à l’unanimité.
Sur l’application du protocole
Le Recteur a expliqué la manière dont les choses se présentaient localement et le dialogue constant qu’il entretenait avec les autres acteurs : préfecture, ARS et collectivité locales. Il a fait valoir la réussite des mesures prises et bien respectées dans l’académie qui ont permis de limiter les fermetures de classe à 3 sur plus de 25 000. Il a présenté les nouvelles mesures de non-brassage tout en reconnaissant que « tout n’est pas possible partout ». Le secrétaire général s’est référé à la FAQ du ministère qui évoque un certain nombre de situations et il a apporté des réponses à des questions qui restaient en suspens.
Personnels fragiles
Le décret du 29 aout restreignant la liste des personnels fragiles a été suspendu par le conseil d’Etat, c’est la liste établie par le décret du 5 mai qui s’applique, en attente d’un nouveau texte. Les personnels qui étaient considérés fragiles lors du déconfinement du printemps le sont donc de nouveau. La démarche est simple : les personnels concernés se rapprochent de leur médecin traitant qui va leur fournir un certificat médical qui doit être transmis au chef d’établissement. Ils sont placés alors automatiquement en télétravail et, si celui-ci n’est pas possible, en ASA.
Formations et rendez-vous de carrière
La campagne de rendez-vous de carrière se poursuit normalement dans les conditions et le calendrier prévu.
Les formations en présentiel sont pour le moment reportées, les formations à distance restent possibles.
En revanche, l’accueil des stagiaires M1 et M2 se poursuit, dans le respect du protocole.
Réunions et rencontres parents-professeurs
Pour le Rectorat, si des rendez-vous ponctuels peuvent être maintenus, il faut privilégier autant que possible les échanges à distance. Les réunions parents-professeurs qui réunissent beaucoup de monde sont pour leur part « à éviter » …