Ce lundi nous retrouverons donc nos collègues et nos élèves dans un contexte des plus compliqués, encore plus depuis les annonces contradictoires de J-M Blanquer tombées brutalement vendredi soir. Certes les consignes sanitaires et de sécurisation des établissements peuvent s’entendre mais en faire un prétexte pour annuler sans discussion préalable l’hommage à notre collègue Samuel Paty est inacceptable. Aux discours tous plus vibrants les uns que les autres la semaine dernière pour saluer le travail de notre collègue assassiné pour avoir fait son métier, c’est maintenant l’indignité du Ministre qui s’exprime en plus de son mépris habituel. Le même ministre qui refuse pour ce second confinement le dédoublement des classes et tout aménagement de programmes ! Les établissements scolaires restent donc ouverts pour l’instant et les avis et alertes du conseil scientifique pour endiguer la deuxième vague annoncée de l’épidémie sont ignorés : le SNES fera tout pour que les personnels n’y laissent pas leur santé.
Préserver coûte que coûte l’hommage à Samuel Paty.
Le temps banalisé prévu de 8 à 10h pour que les collègues se retrouvent entre eux avant de reprendre les élèves est supprimé officiellement mais plusieurs chefs d’établissements ont fait le choix de le maintenir d’une façon ou d’une autre. Les établissements qui ne dépendent pas directement des transports scolaires ont plus de facilité pour prévoir ce temps de 8 à 10h. Le syndicat majoritaire des chefs d’établissement (SNPDEN-UNSA) donne comme consigne à ses adhérent-es dans l’académie de libérer les cours en dernière heure du matin à la suite de la minute de silence. Le SNES vous conseille donc d’échanger avec votre direction pour trouver la réponse qui permettra aux collègues avant 11h de se recueillir et préparer le temps pédagogique avec les élèves. Selon les réponses apportées, le SNES a déposé un préavis de grève qui offre la possibilité à tout collègue de se mettre en grève sur le champ pour dégager du temps et créer les conditions d’un véritable échange entre collègues.
Aucun support pédagogique ne peut être imposé, seule la lettre de Jaurès doit être lue. Rien n’interdit de lire sa version non-expurgée par le ministère au prétexte de sa longueur ! Les passages supprimés par le ministère ne l’ont d’ailleurs pas été de manière anodine.
Vous trouverez ci-dessous un texte que le SNES a rédigé à l’occasion des hommages rendus la semaine dernière, vous pouvez vous en servir ou vous en inspirer librement dans vos prises de parole.
« L’attentat terroriste qu’un fanatique islamiste a perpétré à l’encontre d’un collègue, Samuel Paty, nous a plongés dans l’effroi. Notre collègue a payé de sa vie le fait d’accomplir sa mission de professeur. A travers lui, c’est toute la communauté scolaire qui est visée. A travers lui, c’est la conception d’une école émancipatrice, laïque, fondée sur les savoirs et les œuvres humaines, qui est attaquée. Nos pensées vont ce matin à la famille de Samuel, à ses collègues, à ses élèves, qui comme nous, reprennent aujourd’hui le chemin des savoirs, des apprentissages et de la discussion, mais sans lui. Nous continuerons d’œuvrer à l’éducation, à l’instruction et à la formation des jeunes, car nous restons convaincus qu’il n’y a d’avenir que dans la construction d’une société d’humains libres, égaux et solidaires. Le contexte dans lequel grandissent les élèves que nous scolarisons montre s’il en était besoin la justesse des revendications pour une école publique, gratuite, laïque et commune qui ait les moyens d’accomplir sereinement et durablement l’ensemble de ses missions. »
Exiger des demi-classes partout, tout de suite !
La rentrée se fait avec un nouveau protocole, publié vendredi 30 octobre. Dans le second degré, les évolutions sont minimes. Il s’agit toujours, de respecter une distance physique « lorsqu’elle est matériellement possible »... sans toucher au nombre d’élèves par classe. Cependant, la « limitation du brassage » est désormais « requise »... tout en constatant bien les limites de l’exercice en lycée. Une attention particulière est portée sur le temps de restauration pour lequel les élèves doivent manger par classe. On mesure bien ici aussi les difficultés d’organisation que cela représente, le protocole prévoit d’ailleurs une semaine avant une mise en œuvre « effective au plus tard le 9 novembre ». Ce délai permet d’exprimer nos demandes pour une reprise des dédoublements des classes avec des rotations comme en juin. Cette revendication est portée en intersyndicale (communiqué à lire ici). Saisissez toutes les occasions dans l’établissement pour défendre ces dédoublements : fiche SST, réunion du CA et de la CHS, motion des personnels réunis en AG ou HIS… Faites connaître vos initiatives au SNES-FSU pour que nous puissions les relayer.
Par ailleurs, les masques DIM traités à la zéolithe d’argent qui ont été distribués à la rentrée ne doivent plus être utilisés. Portés dans le respect strict des conditions d’utilisation - en particulier le lavage préalable et régulier - leur dangerosité ne serait pas avérée précise le rectorat… contraint malgré tout de les remplacer par des masques CORELE dès demain. N’hésitez pas à nous alerter très rapidement si ce n’était pas le cas.
Enfin, le 15 octobre, le conseil d’état a suspendu le décret du 29 août qui restreignait la liste des personnels fragiles. Si vous étiez en télétravail au printemps pour des raisons de santé, et dans l’attente d’un nouveau texte, vous pouvez repasser dès maintenant en télétravail. Vous trouverez sur le site national toutes les informations ainsi que la marche à suivre
Le SNES a demandé la tenue d’un CHSCTA extraordinaire, il aura lieu mardi 3 novembre à 17h. Nous aborderons les nombreuses questions que pose cette nouvelle étape de la crise sanitaire pour nos métiers, n’hésitez pas à nous faire remonter vos difficultés éventuelles.
Bon courage pour cette reprise,
Frédérique Lalys, Gwénaël Le Paih et Matthieu Mahéo pour le secrétariat académique