Déclaration préalable à la CAPA Hors Classe des agrégés 2018 qui s’est tenue ce vendredi 18 mai 2018
Madame le Recteur,
Cette CAPA des agrégé-es s’ouvre dans un contexte plus global de recul social qui s’exprime dans des luttes dans de nombreux secteurs. La Fonction publique est particulièrement remise en cause dans ses statuts et ses finalités. Le gouvernement libéral actuel s’emploie à déréglementer le modèle social cher aux citoyens de notre pays depuis près d’un siècle.
Concernant les fonctionnaires, le gouvernement a effectué un tour de vis quant à leur rémunération : gel du point d’indice, rétablissement du jour de carence, report des mesures PPCR, augmentation du taux de la CSG sans compensation intégrale, sans compter les annonces sur la mise en place d’un second jour de « solidarité » et la réforme des retraites à venir. C’est pourquoi la FSU appelle à la mobilisation du 22 mai pour la défense des personnels de la Fonction Publique et du service public actuellement malmené et menacé par Action Publique 2022. Ce programme, sous couvert d’une rationalisation budgétaire, envisage des changements qui toucheront non seulement aux conditions de travail et de rémunération des agents, mais aussi au statut de la Fonction publique et au modèle de société.
Cette CAPA est aujourd’hui réunie pour étudier le tableau d’avancement à la Hors Classe des professeur-es agrégé-es. C’est la première du genre depuis la mise en place des nouveaux déroulés de carrière. Les avancées engagées avec le protocole PPCR sont là : accélération des déroulements de carrière, parcours sur au moins deux grades et création d’un nouveau débouché de carrière : la classe exceptionnelle, menant pour les agrégé-es aux indices de rémunération de la Hors Échelle B. En outre, les notes de service fixant le cadre et les modalités d’accès à la hors classe sont semblables pour tous les corps d’enseignement, d’éducation et de psychologie. Cela constitue pour les corps à gestion déconcentré un progrès significatif vers l’équité de traitement entre tous les personnels, les disparités entre disciplines et académies étant jusqu’à présent très importantes pour les opérations de carrière.
Ainsi, le nouveau déroulé de carrière, malgré ses insuffisances et bien que le gouvernement actuel ait sursis l’application de ses dernières dispositions, constitue une amélioration pour la profession dans son ensemble. La FSU considère qu’il ne s’agit que d’une première étape vers une revalorisation plus générale, avec une carrière sans obstacle de grade, amenant tous les collègues aux indices terminaux actuels de la classe exceptionnelle, et avec pour objectif de faire du corps des agrégés le corps de référence du second degré.
L’accès à la hors classe représente une importante opération de gestion pour le corps des agrégé-es : 699 collègues sont promouvables dans notre académie pour cette campagne 2018, et 140 d’entre eux verront aujourd’hui leur nom inscrit à la liste rectorale afin que leur dossier soit étudié en CAPN en juin prochain.
La FSU se satisfait de constater que la mise en place du nouveau barème implique désormais de remonter la quasi intégralité des collègues ayant passé trois ans dans l’échelon 11 en CAPN. Les notes de services 2016 et 2017 avaient entamé ce mouvement, mais désormais ce barème, en accord avec le protocole, permettra la promotion de l’ensemble de nos collègues 11+3.
Néanmoins l’académie de Rennes est en retard, et fait partie des académies avec le plus grand nombre de collègues en fin de classe normale à ce jour. Si la démographie de l’académie peut pour partie expliquer cela, les choix des précédents Recteurs ont aussi contribué à accentuer ce phénomène. Les modifications d’avis obtenues par la FSU l’an passé ont néanmoins permis de diminuer le retard, 15 de nos 17 propositions retenues par le Recteur ayant abouties à une promotion. Les élus du SNES, du SNEP et du SNESUP ont à nouveau étudié avec attention la proposition de tableau d’avancement et veilleront, dans un souci de transparence, à l’application pleine et entière de ces règles collectives de promotion. La FSU considère que les commissions paritaires ne sont pas de simples chambres d’enregistrement, mais bien des lieux de contrôle démocratique, de correction et d’amélioration de la gestion des carrières.
Nous vous remercions, Madame le Recteur, de votre attention.